publié par Equipe FORCCAST le 11 mai 2018
Forccast initie cette année un partenariat avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) : des élèves de cinq établissements européens se forment à l’analyse des controverses par l’écriture d’une simulation de négociation, à laquelle ils participeront tous ensemble en novembre 2018, à Sciences Po.
Sous l’impulsion de Fabrice Rousseau, directeur pédagogique de l’AEFE, et grâce à l’appui de l’inspectrice Christine Jacquemyn, un partenariat inédit s’est engagé entre Forccast et les lycées français de l’étranger. Le projet de cette année constitue la première étape d’un développement de l’enseignement de la cartographie des controverses dans tous les établissements du réseau AEFE. Cinq lycées-pilotes européens – ceux d’Athènes, de Copenhague, de Vienne, de La Haye et de Porto – ont été retenus pour initier l’expérience.
Ce rapprochement acte la volonté du programme de se déployer davantage auprès du public secondaire, mais est aussi l’occasion d’expérimenter une nouvelle méthode d’apprentissage. En effet, près de quatre-vingts élèves des cinq lycées européens seront formés, non pas par l’enquête, mais par l’écriture et la réalisation d’une simulation de négociation à laquelle ils participeront eux-mêmes en novembre, à Sciences Po Paris. Les élèves, qui se rencontreront à cette occasion, travaillent depuis mars sur les controverses autour de l’huile de palme et du glyphosate. Forccast a fourni sur chacun des sujets son expertise en élaborant un dossier documentaire qui permet d’appréhender les acteurs, les problématisations et tensions spécifiques aux deux sujets.
Ces dossiers ont été transmis aux professeurs et leur servent de support pour l’encadrement. La quinzaine des enseignants impliqués, d’horizons disciplinaires variés (histoire-géographie, sciences et vie de la terre, sciences économiques et sociales…), avait été invitée à participer, à Paris, en janvier dernier, à une formation de deux journées consacrée à la cartographie des controverses. Au-delà de ce projet, la perspective est que ces enseignants deviennent eux-mêmes des relais de formation auprès de leurs collègues.
Étendue sur deux jours, cette formation poursuivait deux objectifs : d’une part, se familiariser avec les principes essentiels de l’analyse sociale des sciences et des techniques, et d’autre part montrer comment cette expérience peut être concrètement déployée en classe auprès de publics lycéens, peu habituée à être mis en position de recherche. En plus d’une introduction théorique, les participants ont ainsi reçu une proposition de déroulé pédagogique sur dix séances afin mettre en place le projet dans leurs classes. Ils ont également pu aborder par la pratique les travaux qui seront demandés aux élèves, à travers trois ateliers organisés autour d’un dossier qui suscite des controverses, sur les éoliennes en mer : définition des acteurs, écriture de fiches de rôles et simulation de débat, au cours de laquelle ils ont pu incarner des acteurs variés dans une mise en situation sur mesure.
Cet article est le premier d’une série qui suivra le déroulé de ce projet jusqu’à sa restitution finale à Sciences Po en novembre 2018.