Formation des professeurs – Expérimenter une nouvelle posture pour enseigner les controverses au lycée

publié par Equipe FORCCAST le 21 juil. 2016

catégories Les actions

Les 13 et 14 juin 2016, l’équipe Forccast a organisé deux journées de formationà Sciences Po sur l’analyse des controverses, à destination d’une quinzaine d’enseignants du lycée Germaine Tillion (Le Bourget).

Une première formation avait été proposé à Sciences Po un an auparavant, en juin 2015, et avait permis d’engager près de deux cents élèves de première du lycée du Bourget dans l’exercice de cartographie des controverses au cours de l’année scolaire 2015/2016. Sur le modèle de ce que le programme Forccast a mis en place avec les élèves et les professeurs du Microlycée 93, à présent rattaché au lycée du Bourget, le déploiement de l’exercice s’est fait dans le cadre des travaux personnels encadrés (TPE), qui comptent pour le baccalauréat.

Les deux jours de formation proposés à Sciences Po en juin 2016, qui préfigurent les journées que Forccast donnera pour le Plan académique de formation de Créteil dès décembre 2016, afin de former de nouveaux enseignants, ont proposé de revenir sur la définition de la notion de controverse, de la généalogie de l’analyse des controverses scientifiques, afin de mieux comprendre les principes, les objectifs et les méthodes de l’analyse des controverses.

Nous avons rencontré Nathalie Broux, Professeur de lettres, à la sortie de la formation et avons abordé avec elle l’intérêt de l’exploration de controverses pour les élèves et la nécessité d’une telle formation pour les enseignants.

nathalie_broux

Pourquoi est-il important de se former quand on veut faire de l’exploration de controverses avec sa classe ?

Il est important de se former pour faire de la cartographie de controverses dans sa classe parce que cela implique de nouvelles postures, de nouvelles approches que nous n’avons pas forcément apprises au cours de nos formations.

Nos formations sont axées sur une discipline, sur une approche liée au baccalauréat, car c’est l’examen que nous préparons. La cartographie de controverses permet des approches interdisciplinaires pour les élèves, et des postures différentes pour le professeur. Il est nécessaire de s’imprégner de la culture de cet enseignement pour mieux le comprendre.

De quelles nouvelles connaissances a-t-on alors besoin ?

Plus que de nouvelles connaissances, je dirais que ce sont de nouvelles compétences.

Les connaissances ici cela veut dire être curieux, avoir une vision de la presse et des enjeux contemporains. Il ne faut pas rester dans une bulle. Quand on est enseignant dans le secondaire, les élèves nous renvoient de toute façon à des questions contemporaines, celles qu’ils choisissent dans leurs études de controverse. Cela nous oblige à y réfléchir avec eux.

Dans les nouvelles compétences, je compte les approches de repérage et de descriptions des acteurs et de leurs arguments. L’identification de sources plurielles est également importante. J’ai aussi besoin de savoir-faire en matière de numérique, parce que lorsque l’on veut que les productions des élèves soient numériques, comme un site ou une vidéo par exemple, il faut pouvoir les appuyer. Ce n’est pas évident au départ.