Les controverses en scène au lycée !

publié par Equipe FORCCAST le 23 mars 2017

catégories Art oratoire · Controverses · Enseignement secondaire · Simulations

Au début du mois de mars 2017, Forccast est intervenu auprès des élèves de première du lycée Germaine Tillion du Bourget et du Microlycée 93 qui ont tous réalisé une étude de controverse dans le cadre des Travaux Personnels encadrés. Le but : préparer l’épreuve orale du TPE pour le baccalauréat.

Depuis plusieurs années, le Microlycée 93, puis le lycée Germaine Tillion du Bourget, sont devenus des places fortes de l’analyse des controverses dans l’enseignement secondaire. Tous les élèves scolarisés en classe de première y réalisent en effet une étude de controverse dans le cadre des Travaux personnels encadrés. A cet effet, plusieurs formations des enseignants de ces établissements ont été proposées par l’équipe Forccast.

Le mardi 7 et le mercredi 8 mars, à moins de deux semaines de l’épreuve orale du baccalauréat pour les TPE, l’équipe Forccast s’est rendue au lycée du Bourget puis au Microlycée dans le but de préparer les élèves à restituer leurs enquêtes sous forme de saynètes décrivant les controverses étudiées. Pour cela, plusieurs spécialistes des arts oratoires ou des arts de la scène ont été mobilisés. Tous sont des intervenants réguliers des formations proposées par Forccast, qui ont eux-mêmes fait la démarche de se former à l’analyse des controverses. Au sein de Forccast, ils contribuent tous au développement du “théâtre des controverses”, dont nous avons précédemment parlé sur ce site avec l’un d’entre eux, Luigi Cerri.

E. Kroy, C. Morin, L. Cerri et B. Celotto entourent A. Amghar, Proviseur du lycée du Bourget

Parmi les intervenants, on trouvait également et pour la deuxième année consécutive Olivier Fournout, Maître de conférence à Télécom Paristech, représentant de cette école au Comité de pilotage de Forccast, et spécialiste de la fictionnalisation des études de controverse.

La plupart d’entre eux intervenaient pour la première fois devant un public lycéen. Tous ont noté la richesse de l’expérience et ont apprécié l’engagement des élèves, ainsi que l’appui des professeurs qui avaient encadré les études de controverse depuis la rentrée de septembre.

Après avoir réalisé un travail documentaire, ainsi que des entretiens avec des acteurs impliqués, les élèves ont préparé à l’occasion de ces journées une saynète d’une dizaine de minutes qui doit offrir une représentation de la controverse étudiée. Pour cela, le travail de groupes composés de deux ou trois élèves a plus particulièrement été suivi par un référent. Chacun de ces référents a formé quatre à six groupes, ce qui fait qu’une trentaine de groupes ont pu être aidés au cours de ces deux journées.

Pour l’épreuve orale du TPE prise en compte dans le cadre du baccalauréat, les élèves doivent présenter cette saynète, et ainsi donner à voir quelles sont les principales forces en présence dans la controverse qu’ils ont étudiée, quels sont les arguments que les acteurs concernés défendent, avec qui ces acteurs sont en train de débattre. Après ce temps de présentation, les élèves doivent répondre à des questions posées par les membres du jury sur le fond du dossier. Le temps de préparation avec les comédiens en amont de l’épreuve était donc crucial.

Comme le note Catherine Morin, “le fait d’incarner des acteurs des controverses au sein de saynètes libère les énergies des élèves et le jeu l’emporte sur la timidité de départ : dans ma classe, nous avons par exemple écouté une élève jouant le rôle d’une Proviseur de lycée qui s’interroge sur la possibilités de réintroduire l’uniforme dans son établissement, face à une psychologue remettant en cause la supposée diminution des inégalités attendues. Dans un autre groupe, un élève campait le rôle du Chef du service de soins palliatifs de Robert Debré expliquant les insuffisances de la loi Léonetti à un conseiller d’un candidat à la présidentielle.”

Chacun a pu constater le sérieux et l’engagement dont les élèves ont fait preuve. Dans la classe d’Esmeralda Kroy, “les élèves étaient très attentifs et comprenaient vite. Nous avons pu faire deux simulations par groupe devant le reste de la classe. Ainsi chacun apprenait du passage des autres. Les progrès ont été rapides. Il y avait une énorme différence entre les premiers et seconds passages.”

De son côté, Benoît Celotto a également noté l’attention collective dont on fait preuve les élèves pour s’approprier des compétences jusqu’alors peu abordées dans le cadre de leur scolarité : “il y a eu une bonne implication des élèves, une belle écoute mutuelle et des échanges constructifs pour mettre au mieux en valeur leur travail collectif sur les controverses.”

L’organisation de ces deux journées est particulièrement satisfaisante pour le programme Forccast, dans le sens où elle met en relation toutes les activités du programme : l’analyse de controverses contemporaines et la simulation pour explorer et comprendre les affaires complexes étudiées. Elle est également profitable pour les élèves qui sont ainsi initiés aux fondamentaux de la prise de parole en public, et qui pourront mettre leurs compétences oratoires à profit bien au delà de leur première épreuve du baccalauréat, prévue à la fin du mois de mars.