La simulation Europe Mémoire du 13 février 2016 : la recherche au service d’une innovation pédagogique

publié par Equipe FORCCAST le 21 avr. 2016

catégories Les actions · Simulations · Europe Mémoire · simulation

Le 13 février 2016, 68 étudiants de la COMUE (Communauté d’Universités et établissements) Sorbonne Paris-Cité ont participé à la simulation Europe Mémoire organisée par Adrien Fauve, ingénieur pédagogique FORCCAST et docteur associé au CERI, et Philippe Perchoc, chargé de cours associé à l’Université Catholique de Louvain.

Cette année, la simulation Europe Mémoire s’est inscrite dans une nouvelle optique : le choix du sujet s’est porté sur les recherches en cours de Philippe Perchoc au sujet des questions de mémoire, d’identité et de crimes de masse en Europe. Ceci a permis de mettre à disposition des étudiants une bibliographie conséquente, permettant d’aller au delà des rudiments en effectuant une préparation plus pointue. L’exploration de la controverse et de ses enjeux était considérablement facilitée grâce à la connaissance préliminaire du sujet.

Au cours des éditionPress Conf 2s précédentes, les deux organisateurs choisissaient un sujet important vis-à-vis des études européennes, sujet souvent méconnu des étudiants, et qui faisait rarement l’objet de cours pour non spécialistes (Galileo, Climat…). Les organisateurs devaient préalablement effectuer des recherches et investir le domaine en peu de temps, ce qui rendait la problématisation de la question plus difficile. Dans cette optique-là, les étudiants étaient invités à identifier et s’approprier les positions des différents pays membres de l’Union Européenne

Toutefois, en effectuant une enquête sociologique, il devient vite clair, à partir de données fraîches, que la réalité d’un pays n’est pas immuable mais forcément fluctuante et cache des polémiques très vives à l’intérieur d’un même pays. D’où la nécessité de rendre sensible la pluralité d’une controverse en abordant la problématique d’une manière différente.

Une simulation à la Forccast

Cette année, la simulation Europe Mémoire s’est appuyée sur la posture intellectuelle de Forccast pour montrer la complexité des questions de mémoire de masse en Europe. Ả la différence des simulations couramment pratiquées qui s’intéressent davantage au fonctionnement d’une institution ou à la prise de décision dans le cadre d’une même arène, la simulation telle qu’organisée par Forccast part d’un thème pour cheminer au coeur de la complexité d’une controverse.

Le but de la simulation Europe Mémoire était donc de faire ressentir l’immensité de l’information en donnant des pistes de lecture, et en faisant connaître des spécialistes du domaine. En effet, les participants ont débattu la mémoire des violences de masse avec trois chercheurs spécialistes de leurs sujets (Portugal, Lettonie, Parlement européen). Ils ont ainsi eu l’occasion de concevoir la position de différents acteurs situés dans un faisceau d’arguments, et de comprendre qu’une controverse est un élément vivant et mouvant. L’objectif a donc été de cartographier les intérêts des différents acteurs en comprenant tout qui fonde une prise de position.

Les débats de cette journée ont fait émerger plusieurs enjeux sur lesquels les participants se sont positionnés de façon contrastée :

  • La muséographie des traumatismes ;coalition de cause
  • Le rapport entre pouvoirs publics et sciences historiques ;
  • La définition des crimes contre la société européenne ;
  • La distinction totalitarisme/ autoritarisme.

L’approche thématique de la simulation, fondée sur une enquête préalable, a permis un net approfondissement des enjeux. Dans cette démarche qui problématise le rapport entre science, technique et société, c’est la spécialisation des enseignants qui a organisé la préparation en amont et aidé aux étudiants à s’investir dans la thématique. Cette simulation s’inscrit donc dans la visée de Forccast dans la mesure où se forge un lien fort entre production de savoirs et mise en débat de ces savoirs spécialisés, liant ainsi recherche et pédagogie.